1 février 2008
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17:58
Après son déménagement, Sophie se mit en tête d’avoir un animal. Une petite bête affectueuse qui lui apporterait la tendresse dont elle avait besoin, qui l’aimerait de manière inconditionnelle, une présence rassurante et fidèle pour remplir le quotidien.
Et voilà Sophie qui passe en revue les différents types de bestioles domestiques afin de trouver le compagnon à poils idéal.
- Tu ne veux pas prendre un chat ? lui demandai-je.
- Naaaaaaaaaaaaan, j’sais pas tu vois, un chat ça laisse des poils, et puis faut changer la litière tu vois. Ah nan hein, tut-tût-tût, fit-elle en claquant sa langue, pas de chat, non.
Et là voilà repartie dans les doutes générés par ce choix fondamental. Après avoir tourné et retourné maintes fois l’épineux problème dans sa tête, elle opta pour un chien. « Mais un petit, hein ? Comme ça c’est mignon, ça vient te voir le matin, ça dit bonjour… ».
Ravie, Sophie ajouta : « Je me demande quelle marque je vais choisir ? ». Elle leva les yeux vers le ciel comme si elle en attendait une réponse. Les cieux demeurèrent silencieux.
J’imaginai un instant Sophie affublée d’un chien, sans nul doute un yorkshire ou un caniche qu’elle accessoiriserait avec le plus grand ridicule, et je me sentis soudain l’âme d’une fervente militante de la SPA.
- Sophie, réfléchis bien, il y a aussi beaucoup de contraintes, sermonnai-je.
Elle posa sur moi ses deux immenses yeux bleus.
- Ah … ? fit-elle.
- Eh bien, il faut les sortir, au moins trois fois par jour, même s’il fait froid, même s’il pleut, même si on est en retard le matin ou crevé le soir… Bref ça peut être chiant.
- Hein ? s’écria-t-elle, incrédule.
Elle continua à scruter mon visage pour y déceler une quelconque volonté de plaisanter. Sûre d’elle, Sophie esquissait déjà le sourire qui ne demandait qu’à éclore en éclat de rire franc à la révélation de la blague. Mon air sérieux la déstabilisa.
- Naaaaaan, arrête ! Tu crois ?
- Ben évidemment ! Un chien ça se sort, enfin … !
La déception la plus cruelle s’empara de Sophie. Un instant, je crus qu’elle allait se mettre à pleurer. Toutefois, elle se ressaisit. Retrouvant son air jovial, désolée du manque de perspicacité et de la méconnaissance des mœurs canines dont je faisais preuve, elle conclut avec un claquement de langue réprobateur :
- Tû-tû-tût ! Mais naaaaaaaaaaaaaan ! Moi, c’est un chien d’appartement que je veux !
Il est probable qu’elle cherche encore ce modèle.